Littérature étrangère

Gu Byeong-mo

Fils de l’eau

photo libraire

Chronique de Faustine Junillon

()

Le lac d’Inae, entouré de fils barbelés par les autorités, se transforme en un lieu maudit et attire les suicidaires. Pourtant, une nuit, un vieil homme y repêche un petit garçon bien vivant.

Grand-père et son petit-fils Kangha recueillent l’enfant, l’examinent et découvrent vite ce qui l’a sauvé de la noyade… Des branchies ! Les appendices lui permettent de respirer et d’évoluer librement dans l’eau. Plus il grandit, plus le corps de Gon se couvre de magnifiques et éclatantes écailles. Gon ne se souvient plus de son passé et se construit un avenir dans ce petit village où Grand-père prend soin de lui. Le lac lui offre une deuxième naissance, il en parcourt le fond et en connaît toutes les espèces de poissons. Pourtant, il doit vivre caché pour ne pas dévoiler sa singularité. Kangha, jaloux et agressif, ne sait comment gérer cet être à part venu bouleverser sa vie. En parallèle, nous suivons le récit de mademoiselle Yang Haeryu partie à la recherche de cet homme sirène qui, une nuit, lui a sauvé la vie. En effet, Gon joue avec son destin et sublime sa particularité en sauvant les autres des eaux glacées du lac. Fils de l’eau traite avec subtilité de la différence et de la difficulté de s’accepter soi-même et d’être accepté par les autres. Sur fond d’eau de pluie, d’écailles et d’algues, ce récit d’une grande poésie laisse place à l’imaginaire.

illustration