Polar

Malcolm Mackay

Comment tirer sa révérence

illustration
photo libraire

Chronique de Bruno Moulary

Librairie Le Cadran lunaire (Mâcon)

Comment tirer sa révérence est le deuxième volet d’une trilogie commencée avec Il faut tuer Lewis Winter ; la ville écossaise de Glasgow en est la scène, le tueur à gages Calum MacLean le personnage principal.

Jamieson, l’un des pontes de la mafia écossaise, confie à Frank MacLeod, légende du métier en raison de son exceptionnelle longévité, une mission simple qui consiste à éliminer Tommy Scott, jeune dealer dont les ambitions un peu trop affirmées font de l’ombre à la vieille garde de la pègre. Évidemment, ce qui n’aurait dû être qu’une formalité se transforme en panier de crotales surexcités, dont seuls le calme et la discipline de Calum MacLean pourront triompher. Une question se pose néanmoins : que faire de celui qui a échoué ? La pitié, la décision d’épargner une vie, est-ce que ce n’est pas faire preuve d’un sentimentalisme ridicule, et, partant, d’une coupable faiblesse ? Comme dans le précédent volet, Malcolm Mackay excelle à planter son décor, à dresser un tableau narratif où fourmillent les détails. Dans cet univers où « tout tourne autour du secret et de l’instinct de conservation », porter attention au moindre changement est la clé de la survie. Le quotidien des protagonistes devient alors porteur d’un suspense aussi intense que les scènes de crime. Frank MacLeod se révèle comme le beau et émouvant portrait d’une « vie [passée] à ne rien acquérir. » Le dénouement de cette trilogie, assurément sombre et mélancolique, ne s’en annonce que plus admirable.