Littérature étrangère

Giosuè Calaciura

Borgo Vecchio

photo libraire

Chronique de Judy Manuzzi

Librairie Prado Paradis (Marseille)

Giosuè Calaciura n’a pas son pareil pour raconter des histoires. Imaginez deux petits garçons, un voleur, un traître, une prostituée sur la scène d’un théâtre qu’on appellerait Borgo Vecchio, un quartier misérable de Palerme. Mimmo rêve de la jolie Céleste alors que, le soir, Cristofaro tombe sous les coups de son père. Tous aimeraient que Toto, le voleur, sûr de lui et respecté, soit leur père. Un conte – une tragédie même – dont on imagine difficilement une issue plus terrible mais plus juste. Dans une langue riche et frénétique, c’est une image de l’Italie à la fois belle et violente qu’il nous propose, une région profonde et pleine de contraste. On y parle de l’enfance, de l’innocence, du passage à l’âge adulte qui arrive parfois trop tôt. L’auteur ne nous épargne pas et nous montre également la misère économique, la morale douteuse, la corruption qui gangrène le pays. Un roman court et efficace pour un vrai moment de plaisir.

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