Littérature française

Valérie Gans

Sans titre

photo libraire

Chronique de Lydie Baillie

Librairie Aux lettres de mon moulin (Nîmes)

Après la disparition de son compagnon au large de Bali, Charles a l’idée de s’emparer des techniques artistiques de son ami pour redonner du sens à son travail. Chirurgien esthétique, il se lasse d’inscrire les mêmes critères de beauté sur le visage de ses patients. Alors que, de son vivant, les toiles d’Egon n’intéressaient plus aucun galeriste, leurs valeurs flambent après sa mort. Les collectionneurs s’arrachent ses étonnants portraits distordus. Charles revient rapidement sur ses réticences et accepte de vendre toutes les toiles qui lui restent en profitant de cette aubaine pour ouvrir sa clinique, un endroit où les patients pourraient attendre de la chirurgie une tout autre vision de l’esthétique. Quand l’image de soi renvoyée par le regard des autres provoque un mal-être, pourquoi ne serait-il pas possible de modifier cette beauté sans faille qui n’attire que la convoitise ou la jalousie ? Si le peintre a su apporter une singularité déconcertante à ses toiles, le scalpel tiendra lieu de pinceau au chirurgien.

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