Essais

Gilles Paris

Certains coeurs lâchent pour trois fois rien

photo libraire

Chronique de Lydie Baillie

Librairie Aux lettres de mon moulin (Nîmes)

Ce récit d’un fils anéanti, qui chute huit fois mais se relève toujours, se lit comme une étonnante leçon de vie. Si le succès de ses romans ne l’a pas mis à l’abri de la détresse, l’écriture l’a sauvée. Ce fut long : huit terribles dépressions qui se déclenchent souvent après le lancement d’un livre ; la fiction rattrapée par la réalité de la vie. Abîmé par la violence du père qui n’a pas su l’aimer, Gilles s’effondre dans les fissures de son adolescence. Il s’imprègne du malheur du monde et joue sa vie à pile ou face. Mais si certains cœurs lâchent pour trois fois rien, le sien résiste. L’amour de Laurent l’aide à mettre le chagrin à distance. Gilles retrouve la confiance et les mots pour se libérer du père. L’énergie revient avec l’écriture. La dépression s’éloigne avec les papillons qu’il regarde s’envoler. Il lui aura fallu escalader autant de forteresses pour se reconstruire. Un témoignage bienveillant, d’une sensibilité extrême.

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