Littérature française

David Foenkinos

La Vie heureuse

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photo libraire

Chronique de Roméo Van Mastrigt

Librairie Au vent des mots (Lorient)

Tout le monde rêve d’une deuxième chance. Dans La Vie heureuse, David Foenkinos offre à son personnage une deuxième naissance, grâce à l’expérience de son propre enterrement.

Éric n’est pas très heureux. Il n’est pas dépressif non plus. Mais son quotidien ne l’enchante plus. À près de 40 ans, « il était encore jeune pour être vieux, mais l'avenir lui paraissait sans surprise ». Éric a gravi les échelons à Decathlon jusqu’à devenir cadre dans l’entreprise. Mais à quoi bon ? Alors quand Amélie Mortiers, une ancienne camarade de classe et nouvelle directrice de cabinet du Secrétaire d’État au Commerce extérieur, le recontacte et lui propose un poste, il n’hésite pas très longtemps. Autour de lui, sa démission étonne et interroge. Mais qu’est-ce qui lui prend ? Pourtant, pour lui, rien ne change, l’absence de passion se fait toujours ressentir. Quand l’une de ses missions l’amène jusqu’en Corée, Éric va traverser une expérience de vie absolument bouleversante : son propre enterrement. N’allons pas plus loin dans la découverte de cette histoire, au risque d’en dévoiler la saveur et la petite touche de folie qui parsèment l'œuvre de David Foenkinos depuis près d’une quinzaine d’œuvres. Cette petite déformation de la réalité, ces personnages un peu désabusés, sinon perdus, cette simplicité désarmante, tout nous rappelle que nous sommes en terrain connu, sur les terres de cet auteur si attachant. À travers le destin d’Éric, ce quadra mal dans sa peau, sans but ni enthousiasme, David Foenkinos pose un regard critique sur les maux de notre époque, sur les affres d’un quotidien dénué de magie et de spiritualité. Ce roman porte en lui le talent de l’auteur à nous raconter des histoires, simplement et sans emphase, et arrive encore à s’adresser au plus grand nombre, de façon assez universelle. En lui offrant une deuxième naissance, l’auteur donne à son personnage l’occasion de repartir du bon pied et d’enfin l’obtenir, cette fameuse vie heureuse.