Littérature étrangère

Ana Iris Simon

Feria

photo libraire

Chronique de Roméo Van Mastrigt

Librairie Au vent des mots (Lorient)

« Nous sommes la première génération qui vit moins bien que ses parents. » Que s’est-il passé pour que nos vies soient si différentes de celles de nos aînés ? C’est la question qui hante l’Espagnole Ana Iris Simon dans Feria. Tandis qu’au même âge, ses géniteurs achetaient une maison, élevaient des enfants, un crédit sur le dos, la voici en survêtement, sur le canapé de sa colocation de centre-ville, à toucher le SMIC malgré un beau diplôme universitaire. La jeune journaliste tente alors de remonter le fil de sa vie à travers de courts chapitres sur sa jeunesse. Elle nous raconte alors l’Espagne rurale, celle qui voit l’arrivée des supermarchés ou la fin des foires populaires, les fameuses ferias. En somme, la fin de l’exceptionnalité de l’Espagne, le début d’un monde où l’on vit avec un peu moins d’espoir et d’optimisme. Ce kaléidoscope de souvenirs forme peu à peu un joli livre, doux-amer, sur la famille et le précariat.

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