Littérature française

Sébastien Lapaque

La Convergence des alizés

photo libraire

Chronique de Aurélie Paschal

Pigiste ()

Le roman d’un pays, le roman d’une ville. Une plongée dans le Brésil authentique, sans fioritures, avec toute sa cruauté et sa violence. Rio magnifique et hostile !

Zé part à la recherche de sa dulcinée, Héléna, partie du jour au lendemain sans explications, en dehors de ces mots, « Je t’aime, je t’aime, je t’aime… », griffonnés sur un bout de papier. Nous allons découvrir rapidement que la quête amoureuse de Zé n’est en réalité qu’une excuse pour partir de Belém et découvrir la ville de Rio. Zé se perdra souvent en chemin, l’occasion pour lui de redéfinir à chaque fois ses priorités. Sébastien Lapaque nous emmène au Brésil. Il ne dépeint pas un Brésil de carte postale, mais un pays dans toute sa réalité, peuplé de petits escrocs et de gros trafiquants de drogue. L’auteur parcourt les quartiers huppés et les favelas, s’amuse de la peopolisation de la télévision et de sa superficialité intrinsèque. Chacun de ces mondes, tout à la fois différents et semblables, se mélange dans ce roman polyphonique à la fois désespéré et enjoué qui est avant tout une forte charge contre le gouvernement. Un texte violent – qui aurait pu être écrit par un Brésilien – dans lequel le Brésil est le personnage central. Et un magnifique exercice de style de la part de Sébastien Lapaque !

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