Littérature étrangère

Michel Laub

Journal de la chute

photo libraire

Chronique de Aurélie Paschal

Pigiste ()

Un nouvel auteur brésilien trône désormais sur les tables des librairies françaises. La force et la violence présentes dans ce roman ne vous laisseront pas insensibles.

 

Le grand-père du rédacteur du journal dont nous lisons certains des passages au fil des pages du roman, s’est suicidé, hanté par les images des camps de concentration. Son fils a longtemps été marqué par ce geste, mais la maladie d’Alzheimer l’empêche de conserver les souvenirs de son père, heureux ou pas. Pour le narrateur, c’est l’alcool dans lequel il a sombré qui se charge de dissiper ses liens avec l’héritage familial. Un journal par bribes. Une construction complexe, même si cette forme de chapitres et de paragraphes semble simple. Les moments de vie du narrateur, de son père et de son grand-père, s’entremêlent. Chacun prend la parole… jusqu’à la chute. Les réflexions de chacun des protagonistes se répondent. L’écriture est efficace, pas un mot n’est superficiel, tous sont choisis pour leur puissance émotionnelle. Les éditions Buchet-Chastel ont pris l’initiative salutaire de faire connaître Michel Laub aux lecteurs français avec ce roman fort – il s’agit du cinquième roman de l’auteur, mais du premier traduit en français. Nous y retrouvons la violence et la force à laquelle expose souvent la littérature sud-américaine. Un grand auteur à découvrir.

 

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