Hiver 2003. Lélia, la mère de l’autrice, reçoit dans la vieille boîte aux lettres de la famille, une carte postale anonyme qui comporte seulement quatre prénoms, ceux de ses grands-parents, oncle et tante, tous morts à Auschwitz en 1942. On imagine la stupeur et l’effroi de la famille. La carte est rangée, personne n’en parle. Anne se dit vaguement qu’elle devra un jour interroger, trouver des réponses. Ce qu’elle fait enfin. Deux histoires prennent place dans ce récit et s’imbriquent : celle de la famille maternelle de l’autrice, puis l’enquête autour de l’auteur de la carte postale. Anne Berest tresse habilement le récit du passé, celui de juifs russes installés en France, qui subissent infamies et persécutions, puis la déportation, et le récit du présent, les recherches de ses racines et celle de sa propre identité, ses interrogations, y compris sur sa judéité. Une construction parfaite dans un style sobre pour un livre touchant et universel. Une lecture nécessaire.