Dans une vallée des Carpates à l'écart du monde et du temps, au sein d'une petite communauté d'ouvriers agricoles vit Iochka, taiseux et aimé de tous. Son histoire, qui s’étendra sur plus d'un demi-siècle, se présente pourtant comme une seule entité mémorielle où se côtoient les traumatismes du passé, le présent de l'amour, la vieillesse et l'attente de la mort. À nous de restituer ou non la chronologie de cette temporalité singulière dont les moments se fondent les uns dans les autres. Le roman soulève de grandes questions métaphysiques à travers la réalité des plus humbles, ceux que l'Histoire laisse de côté. Comment, alors, emprunter les formes traditionnelles du grand récit ? L'écriture épouse au contraire, par toutes ses dimensions, l’existence de ces corps laborieux, usés, bêtes de somme et chair à canon qui constituent le gros des bataillons de l’humanité. Elle donne ainsi à voir ce que celle-ci porte de plus simple et de plus beau.