Littérature française

Tanguy Viel

Vivarium

illustration
photo libraire

Chronique de Pauline Régnacq

Librairie Le Failler (Rennes)

Vivarium, nouvel ouvrage de Tanguy Viel, apparaît comme à part dans la bibliographie de l’auteur. Loin des intrigues nerveuses et cinématographiques de l’écrivain, le lecteur déambule cette fois-ci dans des fragments de vie, propices à la réflexion et au temps long.

En littérature, il est toujours agréable d’être désarçonné et c’est peu dire que Tanguy Viel n’était pas attendu avec Vivarium, ouvrage hybride aussi fascinant que passionnant. Lui que l’on connaissait principalement pour ses fictions ose cette fois-ci le « je » et nous propose un récit inqualifiable mais indubitablement très littéraire, dont la poésie nous berce et nous laisse songeur. En une petite centaine de pages unies par une écriture sublime et exigeante, Tanguy Viel nous entraîne avec lui dans des cheminements de pensées, dans des souvenirs et des bribes de vie. Par-dessus son épaule, nous observons son jardin médiéval, écoutons le bruit des cloches, aimons Nantes, la Bretagne, le cinéma et la littérature, passionnément. De fait, Vivarium fourmille de sensations. Les injonctions à la trame resserrée, au rythme rapide et empressé du roman ou du scénario sont mises de côté pour laisser à l’auteur le soin de décupler toute une palette de perceptions qu’il nous transmet avec délicatesse. Sensible, poétique, intime, le livre est également extrêmement référencé : des parallèles se font constamment entre des auteurs et le reste du monde, des œuvres et des souvenirs, la littérature et le monde vivant. Tanguy Viel observe ce qui l’entoure à la loupe et le titre de ce livre se fait de plus en plus pertinent au fil des pages tournées. Retrouvera-t-on chez l’auteur une envie de fiction pour les prochains ouvrages ? Il y a aura, sans nul doute, un avant et un après Vivarium.