Polar

Francesco De Filippo

L’Offense

photo libraire

Chronique de Christophe Dupuis

Pigiste ()

Quand le parrain du quartier vous demande de travailler pour lui, pas question de refuser. Mais il faut savoir qu’on met la main dans une machine à broyer.

Naples, de nos jours. Gennaro, 21 ans, vit avec femme et enfants. Ce n’est pas le plus futé de tous, mais il sait une chose : il veut vivre tranquille, en famille. Le quartier où vit Gennarro est sous la coupe de don Rafaele. « Pactes clairs. Amitiés longues » : don Rafaele dirige bien plus que le quartier, mais Gennaro ne le sait pas encore. Il va toutefois le découvrir assez rapidement. Convoqué par le parrain, on commence par lui confier de petites missions. Ce n’est pas que ça enchante notre héros, mais on ne dit pas non à don Rafaele. Gennaro travaillera sous les ordres de Paolino Sansvergogne, « un homme d’acier qui n’a peur de rien » , un monstre sanguinaire dont on ne sait jamais ce que va engendrer son tempérament explosif. Dans une langue très bien servie par la traduction de Serge Quadruppani (il s’en explique dans le roman), L’Offense raconte comment la maffia brise les gens. On assistera donc à la chute de ce pauvre garçon dont le couple explosera aussi vite que ses illusions. Une triste descente aux enfers dans un monde ravagé.

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