Littérature française
Manon Fargetton
Ce que prend la mer

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Manon Fargetton
Ce que prend la mer
Éditions Héloïse d’Ormesson
21/08/2025
21 €
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Chronique de
Emmanuelle Cassagnes
Librairie Liber & Vous (Bourgueil) -
❤ Lu et conseillé par
9 libraire(s)
- Annie-Rose Pichonnier de Ville de Caen (CAEN CEDEX 9)
- Aurélie Bouhours de Au temps des livres (Sully-sur-Loire)
- Séverine Aumont-Sanz de Volte pages (Olivet)
- Marie-Line Musset de Lettres Infuses - Formations pour bibliothèques (Rueil-Malmaison)
- Jennifer Goepp de Dinali (Strasbourg)
- Pascale Colin de La page qui tourne (Verson)
- Nicolas Ferreira de D'un livre à l'autre (Avranches)
- Oriane Médard de Mots et Images (Guingamp)
- Emmanuelle Cassagnes de Liber & Vous (Bourgueil)
✒ Emmanuelle Cassagnes
(Librairie Liber & Vous, Bourgueil)
Polyphonique et incarnée, l’écriture de Manon Fargetton nous enchante dans tous les univers littéraires. Avec Ce que prend la mer, elle raconte une histoire complexe, tissée d’amour et de silences.
Terence est un violoncelliste de renom. Homme secret, père absent, il vit seul sur la côte océanique, dans une cabane à l’équilibre précaire. Lorsqu’il est victime d’un AVC qui le prive de son art et de sa parole, Maxine vient à son chevet pour préparer son déménagement, précipité par l’accident et l’effondrement certain de son habitation. Elle trie, replonge dans ses souvenirs, les vacances avec sa sœur et le père, pour l’occasion tout à elles. La côte, la cabane, les souvenirs l’habitent. Elle décide de rester là, seule, et de documenter ses journées. Au milieu des affaires, à peine cachées, Maxine découvre des photos polaroids. Les premières, non datées, représentent des femmes dansant autour d’un jeune violoncelliste, Terence. D’autres, remisées dans une boîte métallique, portent une date pour chaque année depuis cinquante ans. Ni signées, ni localisées, elles semblent raconter une histoire, secrète, cachée peut-être. Alors la jeune femme entreprend de remonter la piste et part en Écosse, là où tout semble s’être déroulé. La narration est inventive et libre. Alternant récit polyphonique, traces écrites et scripts vidéo, elle donne la parole à tous ceux qui l’ont entourée, tout en leur donnant corps. Personnage central, l’île elle-même portera le récit par un narratif propre, une voix hantée par ses fantômes. Au fil de l’enquête et des questions que Maxine soulève, le texte est une invitation à cheminer sur des sujets forts et intimes : le silence, celui des non-dits, du secret, de la réserve promise, le silence enfin de l’homme qui, même s’il l’aurait voulu, ne peut plus raconter ; la parentalité, le désir d’enfant ou son absence, documentée comme un véritable reportage. Le roman, dans son entier, interroge les manières d’aimer et de vivre en embrassant nos choix.