Littérature étrangère

Giancarlo de Cataldo

Je suis le Libanais

photo libraire

Chronique de Florence Raut-Trouillard

Librairie La Libreria (Paris)

Il y a douze ans, Giancarlo De Cataldo écrivait Romanzo criminale (Points), incroyable épopée dans l’univers violent d’une bande de petits voyous romains, promus à un rôle de premier plan dans l’histoire souterraine et tragique de l’Italie des années de plomb. C’était l’époque où politique, milieu d’affaires, délinquance et mafia faisaient bon ménage. On retrouve avec un plaisir presque coupable ces petites frappes bien réelles, mais réinventées par la plume de De Cataldo. Dans ce court roman, sec, nerveux et romain en diable, on assiste à leurs premières armes. Le « Libanais » romain du Trastevere populaire, leur futur chef, n’a que 25 ans et il sort de prison où il s’est assuré l’appui déterminant d’un camorriste influent. Le jeune homme dévoré d’ambition, plus que sympathisant des idées néo-fascistes, rêve de devenir le « roi » de Rome. Après avoir renoncé à un impossible amour avec une étudiante bourgeoise mais militante révolutionnaire (la confrontation de leurs deux mondes est savoureuse !), il prendra les décisions irréversibles qui le porteront à ce règne tant désiré, et forcément bref, sur le monde du crime.

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