Jeunesse

Marine Carteron

Génération K, t.1

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Chronique de Bénédicte Cabane

Librairie des Danaïdes (Aix-les-Bains)

Marine Carteron nous avait enchantés avec sa série Les Autodafeurs, dont le premier volet est paru en 2014 également au Rouergue. Elle nous envoûte avec le premier tome de sa nouvelle trilogie, Génération K, qui sert avant tout à planter, de main de maître, le décor et les personnages. L’action est lancée et ça promet d’être épique !

Depuis quelques années, la ligne éditoriale du Rouergue pour les adolescents est toujours plus qualitative, avec des auteurs fameux comme Guillaume Guéraud, Anne Percin, Élise Fontenaille, ou d’autres moins connus comme Hélène Vignal, Olivier Pouteau, Coline Pierré. Marine Carteron a fait sa première apparition au Rouergue en 2014 avec Les Autodafeurs, une trilogie mêlant brillamment humour, aventure, confrérie magique, quête… Elle revient en cette rentrée littéraire avec Génération K, publié dans la collection « épik », dédiée aux romans de l’imaginaire. Ce premier volet introduit une série réservée à un public plus averti que celui des Autodafeurs. Le roman, après un court flash-back vingt ans en arrière, se situe à notre époque, en France et en Suisse, avant de finir en Italie, à Naples. Voilà pour le décor.
Trois jeunes, Kassandre, Georges et Mina, par ordre d’apparition, en sont les personnages principaux. On croisera aussi des mères, des pères, des grands-mères, des médecins, des mafiosi, des Tziganes… Kassandre et Mina sont amies, Georges, lui, n’a rien à voir avec elles. Ka ou Contessina Kassandre Bathory de Kapolna, vient d’une famille aristocratique et doit faire son entrée dans le monde. Son père est médecin à la tête d’un gros laboratoire pharmaceutique suisse, mais elle rejette en bloc ses origines et s’affirme métalleuse. En outre, elle possède la faculté d’entendre battre le cœur des gens, ce qui lui permet de les repérer où qu’ils soient. Georg ou Georges d’Épailly-Camponi a été abandonné, nourrisson, sur les marches d’une église à Épailly, un village du Jura, avec une médaille de saint Georges autour du cou (d’où son identité). Placé par la DDASS dans diverses familles d’accueil et foyers, il a fini par se retrouver en prison. Lui aussi possède un pouvoir particulier, celui de pénétrer le cerveau des gens. Mina ou M-A Caracciolo Di San Theodoro est la fille d’une des domestiques de la famille Bathory de Kapolna. Elle est amie avec la fille de la famille (Kassandre) et la suit en tout. Elle tient un journal intime et se pose beaucoup de questions sur ses origines (notamment sur son père inconnu). Son pouvoir consiste à détecter les mensonges.
L’intrigue est complexe mais le lecteur en comprend peu à peu les tenants et aboutissants. Un homme ordinaire est pourvu de vingt-trois paires de chromosomes, sauf anomalie génétique – comme les différentes trisomies qui laissent apparaître un chromosome en plus sur certaines paires. Ou, comme ici, des chromosomes qui mutent et, de bâtonnets, se transforment en K. Ces personnes, grâce à cette mutation, ont un « don » – télékinésie, télépathie, invisibilité, etc. Plus ils ont de chromosomes K, plus leur don est puissant. Les familles – notamment celles de nos trois jeunes – présentant ces mutations génétiques se sont alliées : ce sont « les enfants d’Enoch ». Une scission a eu lieu. Le père de Kassandre, médecin, a voulu manipuler les caryotypes pour créer des chromosomes K (et ne plus attendre le hasard de la génétique). Il a donc manipulé de force le père de Georges (qui a réussi par s’enfuir, et qui, désormais lourdement handicapé, se trouve à la tête d’une mafia napolitaine) et celui de Mina (ce dernier est devenu un monstre cannibale surnommé la Chose). Tous attendent comme le Messie la Génération K : quatre individus présentant naturellement chacun six chromosomes K. Ce sont les Génophores. Ensemble, ils auront des pouvoirs immenses. Pour le bien ou pour le mal de l’Humanité. Par des analyses sanguines, trois ont finalement été repérés : nos héros. Un quatrième demeure à ce jour inconnu. En outre, un virus de style Ebola décime les hommes en laissant derrière lui de rares survivants qui sont envoyés à Genève au laboratoire Biomedicare.
 

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