Littérature française

Arno Bertina

Des châteaux qui brûlent

photo libraire

Chronique de Hélène Deschère

Librairie Récréalivres (Le Mans)

C’est l’histoire d’une lutte qui se construit dans la parole, dans l’action. Dans les doutes et la réflexion. Elle est menée à plusieurs, sans aucune certitude sur l’issue. À part peut-être celle-ci : le collectif est une force si l’individu y a sa place. Dans son dernier roman, Arno Bertina nous fait entendre les voix des ouvriers d’un abattoir placé en liquidation judiciaire et qui séquestrent un secrétaire d’État. Huit jours pour donner une visibilité à la cause commune, malgré les divergences. Huit jours pendant lesquels tout le monde aura le droit à la parole, y compris l’institution. L’auteur montre brillamment, avec humour et dans une langue qui réveille, comment la fiction enrichit la pensée, qu’elle soit politique, sociale ou personnelle. « Si on ne fait pas un coup d’éclat, le système continue de nous dévorer, alors que c’est tout ça qu’il faut renverser, revenir dans l’innocence. Je vais faire un truc fou par colère mais je vais le faire pour redevenir innocent, pour nous ramener tous dans l’innocence. »

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