Littérature française

Copi

Théâtre

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Chronique de Soazic Courbet

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Jeune fille rêveuse, présidente excentrique, transsexuel amoureux… Entouré de cadavres, Copi revoit le jour chez Christian Bourgois. Lecteur, prends garde à toi !

Le théâtre de Copi a cette force assez particulière qu’il attire autant qu’il surprend, voire qu’il repousse. Vous dire qu’il conviendrait à tout le monde serait sans doute illusoire. Il faut, lorsque l’on découvre ses textes, oser s’aventurer dans un théâtre vif, sans compromis ni échappatoires. Les huit courtes pièces présentées dans ce recueil nous montre à quel point cet homme s’est amusé de son époque, l’a malmenée, en lui faisant avouer le pire qu’on pouvait y trouver. Et c’est dans la noirceur de la société qu’il fait éclater le rire franc d’un lecteur, puis d’un spectateur, qui ne se laisse pourtant pas duper. Avec Copi, on dissèque l’humanité, qu’il s’agisse de pouvoir politique, d’homosexualité ou d’errance. Ses personnages sentent la mort et l’abandon, dans un style assurément grotesque. Ils se débattent avec leur entourage et surtout avec leur mère toujours délirante, toujours excentrique, toujours étouffante. Christian Bourgois double notre plaisir en rééditant dans un deuxième recueil trois romans de l’auteur. De quoi contempler de nouveau son aisance à créer des histoires débordantes de rebondissements et cruellement jubilatoires.

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