Qui est coupable ?

David et Daniel Verreman, deux frères, sont dans une impasse. Leur nom a été sali par un drame terrible au sein même de la demeure familiale : leur domestique, Sally Gardner, a été sauvagement assassinée. Par qui ? Leur père, un lord anglais respectable et respecté. Toutes les preuves ont été retenues contre lui mais ses fils sont persuadés de son innocence : la vérité doit éclater au grand jour. Ils décident alors d’organiser une « soirée-enquête » lors de laquelle l’invité que vous êtes va pouvoir enquêter et consulter les pièces à conviction. Et quelles pièces à conviction ! Des interrogatoires, des plans de maison et bien d’autres choses. Durant trois actes déterminants, vous serez à la fois détective, juge d’instruction et juré. Vous voilà en 1974, plongé dans le quotidien de la famille Verreman, avant que le drame n’arrive. Face à vous, treize invités ou plutôt treize suspects. Passez outre les conventions sociales de l’époque, les personnages ont tous des secrets inavoués. Vous pensez avoir tout découvert ? Il n’en est rien, l’autrice déjoue toutes vos hypothèses. Soyez à l’affût du moindre détail, prenez des notes, tout est important ! Hazel Ward a fait le pari risqué de « briser le quatrième mur », comme au théâtre, en s’adressant aux lecteurs et c’est un pari grandement réussi. Dans la veine des Gillian McAllister, chez Sonatine également, Hazell Ward casse les codes de la lecture linéaire et réinvente l’expérience de lecture. N’y allez pas si vous voulez juste un cosy mystery ‒ vous êtes prévenu dès les premières pages ‒ mais lisez-le absolument si vous souhaitez découvrir une réelle déconstruction du genre littéraire policier. De plus, les chapitres commencent presque tous avec des citations tirées de romans policiers classiques, permettant ainsi à l'autrice de rendre un bel hommage à ce genre, tout en s’en détachant de manière détournée. En bref, un whodunnit dont vous êtes le héros : c’est très original et on se prend rapidement au jeu !