Littérature française
Alice Renard
Peaux vives

-
Alice Renard
Peaux vives
Éditions Héloïse d’Ormesson
09/10/2025
128 pages, 17 €
-
Chronique de
Élodie Leconte
Librairie de Paris (Saint-Étienne) -
❤ Lu et conseillé par
8 libraire(s)
- Laurence Behocaray de I.U.T. Carrières sociales, Université (Tours)
- Christelle Chandanson de Elkar (Bayonne)
- Thomas Auxerre de L'Amandier (Puteaux)
- Deborah Vedel de Les Temps modernes (Orléans)
- Séverine Aumont-Sanz de Volte pages (Olivet)
- Marguerite Martin de Terre des livres (Lyon)
- Coralie Brunel de Forum (Saint-Étienne)
- Élodie Leconte de de Paris (Saint-Étienne)
✒ Élodie Leconte
(Librairie de Paris, Saint-Étienne)
Elle nous avait émerveillés avec La Colère et l'Envie, son premier roman paru aux éditions Héloïse d'Ormesson déjà, en 2023. Dans Peaux vives, Alice Renard nous régale de sa virtuosité littéraire en brossant l'intériorité de personnages à un moment de bascule de leur vie, en quelques pages vives et saisissantes.
Avec son écriture inattendue et solaire, Alice Renard se penchait telle une bonne fée sur la destinée pas comme les autres de la jeune fille, à l'intériorité éclatante et lumineuse, de La Colère et l'envie. Dans ce nouveau texte, elle saisit l'émotion et la sensibilité de neuf personnages, à un moment décisif de leur existence. Chaque nouvelle est l'occasion pour le lecteur de se confronter à l'intériorité de chacun. Ces narrateurs ont de 8 à 75 ans, ils vivent en Cornouailles ou à Tunis, au XIIIe siècle ou de nos jours. Le livre s'ouvre sur le réveil de Jeanne après son accouchement. Au matin de ses 35 ans, cette paysanne normande savoure le temps de repos qu'on lui attribue. Ce faisant, elle nous emmène dans ses réflexions sur le sens de sa vie, ce qui la sépare de ces gens pour qui le mot « plaisir » est à mille lieues de ses petits bonheurs à elle. Le livre se clôt avec le monologue intérieur de Racine, graffeur philosophe qui ira marquer le paysage urbain non pas de son blaze, mais du poétique et intime prénom de sa nièce, afin de donner une existence et un ancrage à sa famille. Entre-temps, nous aurons fait la connaissance de Gilles, SDF parisien qui occupe l'espace public plus intensément que quiconque, de Charles-André, qui ne se découvre une âme de père qu'à la mort de son fils. Rien ne vaut la vie, vécue, ressentie, intense, à l’intérieur de ces « peaux vives ».