Littérature française

Céline Curiol

Les vieux ne pleurent jamais

photo libraire

Chronique de Vérane Astolfi

Pigiste ()

En apparence, le vieux ne pleure pas, ne rit pas, ne vit plus. En apparence seulement. Céline Curiol ouvre la porte et nous laisse écouter ce que leurs pauvres mains racontent…

Judith, 70 ans, en a gros sur le cœur. Depuis la mort de son mari, elle mène une existence passive, entrecoupée des visites impromptues de sa voisine, qui, il faut le dire, est un peu dérangée. Lorsqu’elle découvre la photo d’un homme qu’elle croyait perdue et que son mari avait cachée dans un de ses livres préférés, le doute s’installe. Retrouver cet homme qu’elle n’a pas revu depuis cinquante ans ? Elle n’en a plus l’âge, ni la force. Pourtant elle n’a jamais cessé d’y penser. Pour se changer les idées, elle accepte la proposition de Janet, sa voisine : partir en voyage organisé, option 3e âge comprise. Infantilisée, malmenée par une guide psychorigide, rien n’échappe à son regard critique, pas même ses autres compagnons de voyage, affolés à l’idée de perdre le car de vue, et terriblement préoccupés par le lieu et l’heure du prochain passage aux WC. Pour ne pas finir comme eux, elle n’a plus le choix, il faut qu’elle parte, qu’elle le revoie une dernière fois. Billets en poche, elle retourne dans le pays qu’elle a fui il y a plus de cinquante ans : la France. Parfois drôle, souvent émouvante, Céline Curiol signe un roman magistral, un portrait de vie comme on les aime, vibrant et réaliste.

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