Littérature étrangère

Saïd Sayrafiezadeh

Le Jour où les skateboards seront gratuits

photo libraire

Chronique de Coline Meurot

Librairie L'Interligne (Lille)

Un nom imprononçable, des interdictions absurdes au nom de la révolution, des appartements dans des immeubles sordides… Voici le récit cocasse d’une enfance à la marge.

Saïd est le fils de Martha Harris, une juive américaine, et de Mahmoud Sayrafiezadeh, professeur de mathématiques iranien. Le couple épouse la doctrine trotskiste peu avant la naissance de Saïd et ils se transforment tous deux en fervents militants. En quelques années, Mahmoud devient un membre éminent du Parti Socialiste des Travailleurs et délaisse sa famille pour œuvrer à l’avènement de la révolution. Martha est diplômée de l’université, mais vogue de petits boulots en petits boulots, pensant ainsi rester fidèle à ses idéaux. Son frère et sa sœur plus âgés sont, dès l’adolescence, des membres actifs du Parti et passent leurs après-midi à distribuer des tracts. Sur fond de révolution iranienne et de présidence américaine de Ronald Reagan, les conflits diplomatiques s’immiscent dans la vie du garçon et le forcent à choisir son camp plus vite que prévu. Le Jour où les skateboards seront gratuits est le récit touchant et plein d’humour d’une enfance à la marge, celle d’un petit garçon qui grandit avec une photo de Fidel Castro accrochée au-dessus de son lit, qui mûrit au fil des manifestations contre l’impérialisme occidental et des boycotts imposés par le Parti, et qui se tait quand il entend les autres enfants fustiger les communistes.

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