Littérature française

Santiago H. Amigorena

Le Ghetto intérieur

photo libraire

Chronique de Martin Knosp

Librairie Espace culturel (Saint-Grégoire)

Buenos Aires, années 1930. Vicente Rosenberg a quitté sa Pologne natale et sa famille pour laisser derrière lui les démons du Vieux Continent. Au café Tortoni où il retrouve ses amis pour lire les dernières nouvelles en provenance d'Europe, un doute commence à l'assaillir sur la sécurité de sa famille. Santiago Amigorena nous donne à voir la culpabilité de cet homme, son grand-père, séparé de sa famille par un océan et un conflit mondial. Vivant dans un silence qui va s'épaississant, il est emprisonné dans ce ghetto intérieur que sont les remords de l'expatrié, cette malédiction du survivant. L'auteur creuse avec pudeur les plaies qui tenaillent les rescapés de l'Histoire et nous plonge dans l'enfer de la faute vécue comme irréparable. Il nous livre un texte magnifique de retenue, de justesse, qui m'a profondément touché.