Littérature française

Isabelle Boissard

La fille que ma mère imaginait

photo libraire

Chronique de Anne-Sophie Gagnol

Librairie Pierre Loti (Rochefort)

À la lecture du livre d'Isabelle Boissard, j’ai ri. Beaucoup. Pourtant le sujet n’est pas drôle. Une « femme d'expat », comme se décrit la narratrice, une presque cinquantenaire déboussolée et insatisfaite – l'auteure est elle-même expatriée et dresse des portraits acérés des différents types d’expat – arrive à Taiwan avec son mari et ses filles mais doit rapidement rentrer en France suite à la maladie de sa mère. Elle a reçu en cadeau un atelier d'écriture et écrit donc son journal. Elle y décrit sa vie et inclut, avec une honnêteté déroutante, des conversations imaginaires avec des célébrités et des réflexions qui, sur un ton décalé et primesautier, évoquent son enfance, son couple, ses envies et ses fantasmes, en sautant souvent du coq à l’âne. Et sa sincérité extrême, le ton incisif adopté permettent de dépasser les hypocrisies habituelles de la vie en société et font de ce roman un texte réjouissant mais aussi émouvant.

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