Littérature étrangère

Michael Collins

Des souvenirs américains

photo libraire

Chronique de François Groff

Librairie Le livre et la tortue (Issy-les-Moulineaux)

Pour son neuvième roman, Michael Collins nous accroche avec une histoire d’une richesse qu’il est difficile de résumer. Un grand roman addictif du début à la fin.

Michael Collins a la qualité de rendre simple une littérature exigeante. Il offre avec Des souvenirs américains un roman très dense, à l’image de ceux de Donna Tartt. Son écriture est d’une fluidité exceptionnelle, comme celle du grand Elmore Leonard. Dans son nouveau roman, quatre ans après Minuit dans une vie parfaite (Points), l’auteur s’attache à la quête identitaire de deux personnages entre passé et présent, entre guerre du Vietnam et crise financière de 2008. Nate Feldman a fui les États-Unis et la guerre pour le Canada, où il construira une vie paisible. Jusqu’au jour où il reçoit un héritage énigmatique d’Helen Price, l’ancienne secrétaire de son père. Norman Price, célèbre metteur en scène vivant à Chicago, n’avait quant à lui plus beaucoup de liens avec ses parents, dont la mort suspecte ne l’émeut pas plus que cela. Le retour sur le sol américain de Nate donnera peut-être l’occasion aux deux hommes de se retrouver et d’éclaircir certaines zones d’ombres. Michael Collins met en lumière l’importance des choix et des apparences, entre road trip et ambiance policière. Il montre avec ce roman l’étendue de sa palette littéraire.

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