Littérature française

Stéphanie Polack

Comme un frère

photo libraire

Chronique de Géraldine Violet

Pigiste ()

1954, Jacques Fesch, 29 ans, est condamné à mort suite à un braquage qui a mal tourné. 50 ans plus tard, Diane se jette sur les traces de cet oncle fantasmé.

Paris, aujourd’hui. La nièce de Fesch, une jeune femme née trente ans après les faits, porte en elle comme un douloureux fardeau le poids de ce fantôme qui hante la mémoire familiale. Elle choisit de s’emparer de cette sombre histoire et se jette à corps perdu dans ses méandres, ses zones d’ombre marécageuses. Ce qu’elle veut, c’est tâcher d’y voir plus clair, de comprendre ce qui a bien pu se passer cette année-là pour que ce fils de bonne famille timide et bien élevé, à l’allure irréprochable meure guillotiné après avoir tué un policier. Diane part alors sur les traces de cet oncle fantomatique, frère inventé qui l’obsède et double maudit et insaisissable dont la justice a fait un monstre. Dans ce road movie mental, on plonge cahin-caha avec Diane dans la France des années 1950, sa jeunesse dorée, ses folles soirées à Saint-Germain où ça flambe à tout va. On apprend avec elle le rêve caressé par l’oncle : partir faire le tour du monde en bateau. Mais le projet tourne court, conduit tout droit au braquage suicidaire et fait glisser l’histoire de la farce à la tragédie. Un récit sur une rencontre impossible, un éloge de l’insaisissable.

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