À l’âge de 106 ans, Aysuun raconte son histoire et sa légende à un jeune étudiant. En 1930, Aysunn (13 ans) et sa mère sont violées, laissées pour morte. Le reste de sa famille est massacré par les troupes soviétiques, maîtres de ce vaste territoire où cohabitent les minorités Mongols et Touvans, ces opérations de « pacification » ayant pour objectif de « purifier » ces populations dites « inférieures ». Vingt-cinq ans après ces événements traumatisants, Aysuun croise à nouveau la route de son tortionnaire : le nouveau colonel du camp soviétique. Sa vengeance se met peu à peu en place : de vols de chevaux en chevauchées et bivouacs dans les steppes mongoles, nous assistons à une traque haletante, pleine de rebondissements. Qui est la proie, qui est le chasseur ? Dans ces vastes espaces, l’auteur emploie un vocabulaire précis, riche. Il nous interroge aussi sur la liberté, la soumission. Le parallèle avec l’actualité est d’ailleurs saisissant.