Polar

Ingrid Astier

Angle mort

photo libraire

Chronique de Wilfrid Sejeau

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Un gérant de PMU se fait exploser la tête à coup de batte de base-ball par deux colosses venus lui dérober 30 000 euros. Le ton est donné : Angle mort est un polar qui cogne. Un polar qui fait aussi dans la tendresse, un polar tout en contrastes. Le héros du roman est un truand pas gâté par la vie. Il aime sa sœur, trapéziste dans un cirque, et son frère, son complice, le seul en qui il ait confiance. Ce n’est pas le cliché du voyou au grand cœur, mais quand même. Diego apparaît sous la plume d’Ingrid Astier comme un antihéros humain, trop humain. Et c’est la force du livre que de donner vie à une multitude de personnages, flics, agents de la police scientifiques et malfrats, et de savoir leur offrir à tous une existence et une densité sensible. Car l’auteure en connaît un rayon sur les méthodes d’investigation, la manière de démonter un calibre ou l’art de la navigation entre les ponts de Paris. Angle mort est un très bon polar, avec ce qu’il faut de technique, de chair et de sang.

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