Essais

Collectif

Votre cerveau n'a pas fini de vous étonner

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photo libraire

Chronique de Florence Zinck

Librairie Sauramps Comédie (Montpellier)

« Les hommes font leur propre cerveau mais ils ne savent pas qu’ils le font. Mais alors pourquoi ? Pourquoi ne le savent-ils pas ? Pourquoi continuons-nous à croire que le cerveau est purement et simplement une “ machine ”, un programme sans promesse ? Pourquoi ignorons-nous notre propre plasticité ? » Catherine Malabou, Que faire de notre cerveau ? (Bayard)

Par-delà les paradigmes qui cherchent à saisir les mystères du cerveau et de la psyché, la connaissance a ses propres limites. Assurément, nombres de chercheurs venus d’horizons différents, n’ont cessé de s’intéresser à sa structure, sa matière, sa plasticité. De nouvelles découvertes émergent sans cesse et nous montrent les extrêmes possibilités du cerveau. Les liens entre les livres de Pierre Cassou-Noguès, Lire le cerveau, et d’un collectif de psychiatres et neuropsychiatres, Votre cerveau n’a pas fini de vous étonner, résultat d’une série d’entretiens, apparaissent dans leur volonté commune de démontrer « à quel point le cerveau humain est plastique et adaptable ». Votre cerveau n’a pas fini de vous étonner aborde, notamment, le phénomène de résilience, cette capacité à rebondir après un choc traumatique et les transformations qui en découlent.

Pierre Cassou-Noguès, lui, imagine une scène de science-fiction qui nous projette en 2026 au cœur d’une révolution biotechnologique qui a laissé la place au brain reader et où le post-humain est « muni d’un sixième sens mais dépourvu d’intériorité ». Pierre Cassou-Noguès illustre ses exemples en puisant dans le cinéma d’Alfred Hitchcock ou l’inépuisable vivier des livres de Marcel Proust et soulève des questions du genre : « À quoi ressemble un esprit qui commence à s’éveiller et doit tout réapprendre ? Comment cette seconde naissance se vit-elle ? » L’auteur achève ses réflexions sur ce commentaire à l’ironie doucement désabusée : « Les humains sont donc enfin libres […]. Il ne reste que Marcel, dans sa chambre, occupé à scruter ses souvenirs. Il a perdu de vue Albertine. Ce qu’il cherche dans ses souvenirs, dans le monde qui l’entoure, c’est lui-même, et il ne réussit pas à s’y retrouver ».