Littérature française

Maurice Bigio

L'Iranienne

photo libraire

Chronique de Nadège Badina

Librairie Le Square (Grenoble)

On dit, en Iran, que pour sauver son enfant, une femme trouve la force de tuer un lion. Mais elle peut aussi se transformer en lionne…


Téhéran de nos jours. Shirine, mère et avocate, doit quotidiennement se battre sur deux fronts : alors que son fils Shantia, atteint de myopathie, monopolise toute son attention, elle combat le régime théocratique au péril de sa propre vie. Car Shirine est une femme aux idéaux forts, pleine de compassion. Son engagement, c’est la liberté, celle des opprimés, mais aussi celle de son fils qu’elle tente de sauvegarder au mépris de son mari, fanatique religieux et directeur du programme nucléaire iranien, archi protégé par le système en place. Shirine cumule tous les torts. Pourtant, Maurice Bigio réussit à présenter un premier roman plein d’espoir. Son écriture dépouillée réussit le tour de force d’illuminer d’un rayon de soleil persistant un climat où la répression et l’arbitraire sont seuls maîtres. Et s’il fait la part belle au quotidien, il n’en laisse pas moins une énorme place au romanesque, plaçant tout son récit sous l’ombre tutélaire de Stefan Zweig, ce défenseur de l’amour dans un pays où ce dernier est considéré comme le plus grand des crimes à éradiquer. L’Iranienne, un beau portrait contradictoire mais réaliste de l’Iran actuel, et surtout le destin d’une femme exceptionnelle. Fabuleux.

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