Littérature française

Jean-Christophe Rufin

Les Flammes de pierre

illustration

Chronique de Antoine Bonnet

Librairie Michel (Fontainebleau)

Avec le massif du mont Blanc en toile de fond de son nouveau livre, Jean-Christophe Rufin s’impose une nouvelle fois comme un talentueux raconteur d’histoires au service, cette fois-ci, de sa passion : la montagne.

C’est toujours avec plaisir et une once de délectation que j’entame chaque nouveau livre de notre académicien-grimpeur. Et c’est généralement avec un grand sourire que je termine ma lecture. Vous me direz certainement, un énième Rufin. Certes, mais à chaque fois, ça marche ou devrais-je dire, en l’occurrence : ça GRIMPE ! Dans Les Flammes de Pierre, Jean-Christophe Rufin nous fait découvrir pour la première fois, et avec brio, sa passion pour la montagne et pour l’alpinisme. Ce roman, c’est l'histoire d’une rencontre entre Rémy, un guide de montagne surnommé « le gigolo des neiges », et de Laure, une Parisienne travaillant dans le milieu de la finance, au caractère aussi froid que le glacier de la Charpoua. Tout les oppose et pourtant. Ces deux-là se revoient et tombent éperdument amoureux l’un de l’autre. Rémy décide même de quitter sa montagne pour rejoindre Laure à Paris. Malheureusement, la vie urbaine va rapidement se charger d’éteindre cette flamme que seule la montagne se chargera peut-être de rallumer. Je ne vous en dis pas plus, si ce n'est que vous serez forcément happé par ces paysages et touché par nos deux amoureux. Soyez rassuré, que l'on aime ou pas la montagne et l’alpinisme, que l’on ait peur du vide ou que le froid soit votre hantise, Rufin a ce don de nous emmener avec lui sur ces chemins escarpés dont lui seul connaît l’issue. En d’autres termes, c’est un roman passionnant, dépaysant et touchant qui nous met face à nous-même et à nos limites. « En montagne, il n'y a pas d'absolu qui ne soit construit sur l'évidence de l'éphémère, pas de conquête qui n'ait en même temps fait éprouver des limites, pas de bonheur qui ne trouve son relief dans la souffrance et dans la mort. » On dirait bien que notre touche-à-tout, passionné de grimpe, a réussi son coup !