Littérature française

Sorj Chalandon

Le Quatrième Mur

photo libraire

Chronique de Solveig Touzé

Librairie La nuit des temps (Rennes)

Paris, 1974. Georges vit sa jeunesse parisienne en héritier de Mai 68, au rythme du théâtre et des manifestations. Il rêve d’être un héros, pense que le danger consiste à prendre quelques coups de pied dans les dents et éprouve le sentiment de pouvoir changer le monde. Sa rencontre avec Samuel est décisive. Samuel est grec, réfugié, metteur en scène. Il a fui un pays en guerre et ne rêve que de monter Antigone d’Anouilh. Il ne manque que le lieu. Ce sera Beyrouth. Beyrouth en guerre, Beyrouth sous les bombes. Et Antigone comme une trêve jouée par des comédiens issus de factions différentes. Mais Samuel est malade. C’est Georges qui devra s’y rendre, porter le rêve de son ami mourant. Le quatrième mur, qui donne son titre au roman, c’est le cloisonnement créé par les acteurs entre eux et le public, mur mental bâti pour renforcer l’illusion théâtrale. C’est ce quatrième mur que Georges veut transporter à Beyrouth afin d’ériger une barrière entre les acteurs et la guerre.

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