Littérature étrangère

Ogawa Ito

La République du bonheur

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photo libraire

Chronique de Lyse Menanteau

Librairie Le Matoulu (Melle)

Quel plaisir de retrouver la délicate et douce plume d'Ogawa Ito avec La République du bonheur, un roman traduit du japonais placé sous le signe du partage, de l'optimisme et de l'art d'être heureux.

Sept ans depuis le désormais incontournable Restaurant de l'amour retrouvé (Picquier poche), les thématiques positives, signatures de l'auteure, sont toujours au rendez-vous et fonctionnent à merveille pour insuffler un vent de fraîcheur au lecteur, symbolisant parfaitement le wabi-sabi, cet art de vivre à la japonaise prônant le fait de se satisfaire de peu, de se concentrer sur l'essentiel et de trouver la beauté dans les actions simples du quotidien. Tout se déroule à Kamakura, ville de bord de mer au sud de Tokyo, et commence avec l'union de Hatoko et Mitsurô, simple et sans témoin. Hatoko tient une petite papeterie et exerce l'activité d'écrivain-calligraphe. Ses clients lui confient l'écriture de leurs missives, souvent lourdes de sens, cherchant auprès d'elle écoute et conseils. Chacun d'eux apparaît comme une parenthèse dans le récit et la vie de la jeune femme qui prend sa mission très à cœur. En se mariant, elle est aussi devenue une mère pour la fille de son conjoint, surnommée QP, une enfant sensible et attachante. Un rôle dans lequel elle s'implique passionnément. Mitsurô tient quant à lui un café dont la fréquentation n'est pas exceptionnelle, mais suffit à faire vivre humblement la famille qui, par choix, ne partage pas le même toit. Homme discret, marqué par la disparition de sa première femme, il fait une place dans sa vie à Hatoko doucement et respectueusement, sans renier son passé. Page à page se joue la naissance de la complicité d'un couple et de projets communs, le développement des sentiments maternels : l'amour est au centre de tout le roman. Jalonné de belles calligraphies de kanji, l'ouvrage mêle une autre thématique récurrente, la cuisine, symbole de partage et de solidarité. Ce texte est à savourer comme une pâtisserie, avec parcimonie et en se délectant de chaque bouchée !