Bande dessinée

Paco Roca

La Nueve

photo libraire

Chronique de Bruno Moulary

Librairie Le Cadran lunaire (Mâcon)

Depuis quelques années, on découvre une bande dessinée espagnole qui n’hésite pas à triturer l’histoire de son pays. On a pu lire les importants Paracuellos de Giménez (Fluide glacial), Le Piège de Cava et Del Barrio (Actes Sud-L’An 2) ou L’Art de voler d’Altarriba et Kim (Denoël Graphic). C’est cette Espagne de Franco que Paco Roca interroge dans L’Ange de la Retirada (Six pieds sous terre), suivi de L’Hiver du dessinateur (Rackham) et aujourd’hui La Nueve. Ce dernier raconte, à travers le témoignage de Miguel Ruiz, ce que fut la Neuvième Compagnie de régiment de marche du Tchad, qui faisait partie de la division Leclerc. La Nueve était composée de 150 Républicains espagnols qui s’étaient exilés, avec comme objectif de libérer un jour leur pays. Ce récit nous conduira d’Alicante à Oran, au Camp Moran, jusqu’à la libération de Paris et le désenchantement qui s’en suivit : « Mais nous, les Espagnols, nous étions les seuls à ne pas avoir un endroit où rentrer, après la victoire ». Hommage tout en retenue à ces hommes déracinés, oubliés, mais convaincus de la dignité de leur combat.

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