On avait quitté le commissaire Wallander en 2010, au terme de sa neuvième et dernière enquête, rapportée dans L’Homme inquiet. Un sentiment mêlé étreignait alors le lecteur, qui reconnaissait le panache et le courage de Mankell, cette lucidité qui le faisait se séparer de son personnage, qui le poussait à l’abandonner en plein succès, en pleine gloire, avant de voir le public s’en lasser et se mettre, peut-être, à le détester. Pour autant, il était également difficile de ne pas s’affliger du départ de ce héros, de se dire qu’on ne retrouverait plus jamais Wallander avec ses problèmes personnels, familiaux, professionnels, politiques… Et puis surprise ! Voici Wallander avant Wallander. Dans une préface de trois pages, Mankell analyse finement le succès de ses romans et la popularité de son personnage. Que l’on retrouve en effet ici, dans les textes regroupés au sein de ce recueil de cinq nouvelles, qui toutes sont habitées par cette puissance romanesque qui distingue l’art de Mankell.