La Cuisinière des Kennedy retrace le destin hors pair, fascinant et exaltant d'Andrée Imbert, tout en introduisant discrètement le lecteur au sein du clan Kennedy, au destin aussi tragique que mémorable.

Après Nézida (Liana Levi, 2020), Valérie Paturaud nous régale une nouvelle fois d'un roman savoureux accompagnant le destin inoubliable et le parcours inégalable d'Andrée Leufroy (épouse Imbert), jeune orpheline abandonnée dès son plus jeune âge, le 2 décembre 1907, à proximité de Marseille. Minuscule enfant recueillie au cœur d'un hiver neigeux et rigoureux, elle est placée sous l'égide de l'Assistance publique, pupille immatriculée bénéficiant de soins et d'aides de l’État, par l'intermédiaire de familles nourricières hospitalières et rémunérées. Placée dans une famille de paysans d'un village de la Drôme, auprès de Sidonie, sa première mère d'adoption, Andrée observe les gestes, suit attentivement les préparations journalières des fromages, apprend, intériorise et, au fil des années, devient une apprentie cuisinière épanouie. Ses talents culinaires se déploient et s'harmonisent dans sa seconde famille d'accueil, disponible et bienveillante. À l'âge de 13 ans, elle est engagée comme jeune cuisinière dans une famille bourgeoise. Ses apprentissages progressent, ses talents s'affinent et sa réputation de bonne cuisinière s'établit sûrement. D'une maison et d'une famille à l'autre, formée à la cuisine familiale et bourgeoise, Andrée est définitivement engagée par Rose et Joe Kennedy en 1955, devenant leur cuisinière attitrée et aimée de toute la tribu, reconnue quasiment comme un membre de la famille dont elle partage les déplacements, les joies et les tourments. Tout au long de sa vie, Andrée, discrète et dévouée, petit bout de femme abandonnée mais déterminée, infatigable marieuse de saveurs et d'ingrédients, n'a eu de cesse de faire évoluer ses talents et l'art culinaire, et de réjouir les papilles de ceux qu'elle aimait. Un roman à déguster sans modération, agrémenté de quelques bonnes recettes !