Jeunesse

Julien Dufresne-Lamy

Boom

Chronique de Madeline Roth

Librairie L'Eau vive (Avignon)

Un coup de foudre : c’est comme ça qu’Étienne parle de sa rencontre avec Timothée. Boom est une longue lettre écrite à la deuxième personne du singulier, une adresse désespérée à l’ami qui n’est plus. Après trois ans d’une amitié fusionnelle, de conneries, de fêtes, de filles, trois ans « de gueule de joie », comment Étienne peut-il continuer ? Ils sont en voyage à Londres lorsque cela arrive. Tim est fauché par un terroriste sur le pont de Westminster. « Tu sais, j’appelle toujours ton téléphone. » Les phrases sont courtes, c’est une écriture à l’os, au scalpel. Boom est un texte dont on ne sort pas indemne, comme c’est souvent le cas dans cette collection indispensable, « D’une seule voix ». C’est presque le récit d’un amour, le portrait de deux garçons qui s’étaient trouvés. Julien Dufresne-Lamy parle peu de l’attentat. Ce qui l’intéresse, c’est le deuil, la façon dont on se débrouille avec l’absence à vie. Et c’est une sorte d’hommage, le portrait bouleversant d’un adolescent.

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