Littérature étrangère

John Williams

Stoner

photo libraire

Chronique de Marie-Aube Ruault

Librairie La Carline (Forcalquier)

Né pauvre dans une ferme du Missouri en 1891, le jeune William Stoner est envoyé à l’université pour y étudier l’agronomie. Par hasard, il découvre la littérature anglaise. Sa vie en est bouleversée, il devient enseignant et ne quittera plus cette université jusqu’à sa mort. Ce qui rend passionnant Stoner, paru en 1965 et enfin traduit en français, c’est qu’il nous conte une vie très ordinaire, celle d’un homme plutôt terne et peu sûr de lui, d’une manière extraordinairement palpitante – on ne le lâche pas ! Sans doute est-ce dû à la qualité de l’écriture – et de la traduction, merci Anna Gavalda ! –, mais aussi à la question autour de laquelle s’articule l’intrigue, cette question qui hante le héros jusqu’au moment de sa mort : quand on aime la littérature plus que tout et qu’on passe sa vie à essayer de transmettre cet amour, est-ce qu’on sacrifie sa vraie vie ? Bref : et l’amour dans tout ça ? Et le patriotisme, le courage, l’ambition, bref, les trucs d’homme ? Ce qui revient finalement à la question essentielle de tout grand livre : pour quoi vit-on ?

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