Jeunesse

Charlotte Bousquet

Sang-de-Lune

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photo libraire

Chronique de Laurence Tutello

Librairie Le Chat Pitre (Paris)

Charlotte Bousquet nous plonge dans les tréfonds de l’âme et nous amène, avec sa pétillante écriture, à une réflexion sur la condition humaine. Nous sommes immergés dans une société dirigée par les hommes asservissant les femmes, jusqu’à les faire douter de leur valeur. Elles subissent humiliations, lapidations, sont traitées comme des marchandises et servent de monnaie d’échange. L’auteure possède ce style qui se répand dans les veines tel un sérum de révolte et agissant au compte-gouttes, ligne après ligne, nous nourrissant de liberté et de révolte. Seule une poignée de personnages, dont Gia, l’héroïne du roman, échappe à cette tendance. La narratrice met en relief la propension de l’être humain à tout détruire par la seule volonté d’asseoir son pouvoir. Alta est une cité où les femmes sont soumises à l’autorité des fils-du-soleil. Gia, comme toutes les sang-de-lune, doit docilement se plier aux règles édictées par le Conseil des sept, sous peine de réclusion ou, pire, de mort. La terreur règne. Pourtant, le jour où la sœur de Gia découvre la carte d’un monde inconnu, les deux jeunes filles se prennent à rêver à une possible liberté. Mais l’espoir est bientôt menacé par l’annonce du mariage de Gia. Elles doivent fuir pour tenter d’atteindre ce monde mystérieux qui cristallise tous leurs rêves de liberté. Elles traversent les Régions Libres, un territoire effrayant, sorte de cour des Miracles où cohabitent hordes barbares et créatures monstrueuses. Gia devra passer la porte des Enfers pour accéder à la liberté.