Essais

Peter Sloterdijk

Repenser l’impôt

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Chronique de Mélanie Péclat

Pigiste ()

Si les impôts sont nécessaires au financement de l’État moderne, ne peuvent-ils être pensés autrement que comme des contributions obligatoires ? Retour sur une polémique.

C’est en partant de la crise économique que Peter Sloterdijk lance sa nouvelle polémique. La crise a permis de révéler au monde la richesse des États qui n’ont pas hésité à piocher dans leurs caisses pour sauver les banques. D’où vient cette richesse ? Des impôts que les citoyens sont contraints de payer pour financer le bien commun. Dans les États modernes, les systèmes fiscaux sont pensés sur le mode de la contrainte ; il nous paraît naturel que les contributions soient obligatoires. Or les pertes dues à l’évasion et à la fraude fiscales prouvent les limites de ce système. Il est donc temps de réhabiliter ceux que notre auteur appelle « les performants » en reconnaissant l’importance de leur contribution au bien-être de la société. Il propose ainsi un contre-projet utopique à l’État fiscal tel que nous le connaissons aujourd’hui, qui prendrait la forme d’un système fondé uniquement sur le don. Ce faisant, il avance une nouvelle définition de l’homme, plus optimiste : de cupide et intéressé, il devient un être généreux et philanthrope.

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