Rature, c’est l’histoire d’un père et d’un fils. D’un père marin de père en fils et d’un fils qui refusait de l’être. C’est l’histoire d’un bateau, le Rature, le premier à quitter le port et le dernier à y rentrer. « Comme s’il avait hâte de fuir le monde et peinait ensuite à s’arracher de la mer. » C’est l’histoire d’hommes et de femmes, d’hommes surtout, dans la vraie vie, pris entre la beauté et la crasse du monde. L’histoire de leurs douleurs. Les mots de Philippe Claudel font renaître les gestes, les nuits de tempête, les vagues insolentes. L’âpreté de cette vie de marin. L’odeur des poissons sur le pont, de l’iode et des algues. Les illustrations de Lucille Clerc donnent au texte de la matière, du relief. Réalisées à partir de différentes techniques (encre, gravure, photographies), elles traduisent le froid, la tristesse, la force des liens, la transmission. L’image et le texte se servent et se portent, rendant l’ensemble fort et poétique.