Littérature française

Yves Viollier

Les deux écoles

photo libraire

Chronique de Olivier Anselm

Librairie Voyelles (Les Sables d'Olonne)

Les amoureux de la littérature ne portent pas d’œillères. Yves Viollier est de ceux-là, et sait incarner un récit dans un terroir pour mieux toucher à l’universel. Les Deux Écoles, avec une verve pleine de vigueur et de tendresse, nous plonge dans la lutte déchirant un village vendéen du siècle dernier, divisé entre « laïcards » et « calotins ». Mais, au-delà de cette opposition bien connue dans l’Ouest, le récit se fait le reflet intemporel de l’importance dans nos vies de l’amitié (ce qui la forge, ce qui la brise), du danger de tout embrigadement au nom de convictions qui nous dépassent et de la capacité des hommes à y échapper pour tisser à nouveau des liens, même si le chagrin de la perte d’un enfant ne s’oublie pas. Ainsi, le curé Cador et l’instituteur Nouzille, ou les vies croisées de Totome et Lili (de l’inauguration d’un monument aux morts de 14-18, aux manifestations de 1984 pour l’École libre), ou encore les poétiques « remouilloirs qui n’essoraient jamais »… ni les uns ni les autres ne sont les captifs d’un terroir. Ils ne s’y réduisent pas. Ils parlent au cœur de chacun d’entre nous, au passé comme au présent, car ils forment la trame de l’étoffe humaine dont nous sommes tous faits.

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