Polar

Cay Rademacher

L’Assassin des ruines

photo libraire

Chronique de Gabriel Pflieger

Librairie Vivement dimanche - La Benjamine (Lyon)

Hambourg, 1947. Alors que la ville peine à se remettre des bombardements et que l’hiver est l’un des plus rudes du siècle, des corps sont retrouvés sans vie, étranglés au milieu des décombres.

L’originalité de ce livre vient du contexte choisi par l’auteur. Il nous montre l’Allemagne de l’immédiat après-guerre, encore occupée par les Alliés. La dénazification est en cours, mais beaucoup de soldats ont changé d’identité ou se sont fabriqués des alibis leur permettant de se réinsérer dans la nouvelle administration. La ville est sous tutelle britannique et la police doit collaborer activement avec les « occupants ». Le rationnement et le marché noir sont encore une nécessité absolue pour survivre. Il n’y a pas d’essence, peu d’électricité et les réfugiés se comptent par dizaine de milliers. Tous les registres des administrations ont été détruits par les Nazis. Dans ces conditions, mener une enquête est assez compliqué. Comment retrouver un assassin au milieu de milliers de personnes déplacées ? La police est vite sous pression car la peur, mêlée à l’extrême pauvreté, pourrait bien embraser la ville. Cay Rademacher mêle avec habileté la grande Histoire avec des personnages de fiction très crédibles et pleins d’humanité. Il nous donne à voir un moment de l’Histoire très particulier, sans manichéisme. Une belle réussite.

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