Bande dessinée

Karl Kerschl

L'Abominable Charles Christopher, t. 2

photo libraire

Chronique de Anaïs Guillemet

Librairie Gibert Joseph (Paris)

La traversée poétique et surprenante que nous offrait Karl Kerschl dans le premier volume de L’Abominable Charles Christopher aurait pu se terminer sur une fin douce-amère, nous laissant, la dernière page tournée, silencieux. Mais il aurait été dommage de se priver de cette suite qui vient enrichir l’univers du premier tome. L’« Homme » apparaît. Cruel, puissant et destructeur, il se montre sous les traits d’un monarque guerrier, égoïste et inhumain. Notre cher Abominable Charles, lui, poursuit sa quête. Avec lui, le lecteur traverse un monde où les animaux ont adopté le comportement des hommes, avec leurs vices et leur cruauté, mais aussi leurs questionnements existentiels. Kerschl compose un album à la beauté graphique indéniable, un véritable bijou. C’est avec beaucoup de douceur et d’humour qu’il dévoile la violence et l’absurdité du système humain face à la nature. Les valeurs sont inversées : le sauvage et l’humanité, le monstrueux et le sage, l’abominable et le poète.

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