Jeunesse Dès 13 ans

Kwame Alexander

La Porte du non-retour

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photo libraire

Chronique de Ludivine Herreman

Bibliothèque/Médiathèque Bibliothèque Diane de Poitiers (Étampes)

Dans ce premier tome d'une trilogie saisissante et époustouflante, Kwame Alexander nous raconte l'histoire d'un village, d'une famille africaine et l'aventure épique et déchirante d'un garçon, Kofi Offin, qui rêve d'eau mais sera arraché de son village de l’Upper Kwanta et vendu en esclavage.

Kofi, 11 ans, grandit dans un royaume appelé Ashanti, actuel Ghana, en 1860. Il vit simplement avec sa famille qu'il aime, joue avec son grand-père, suit les traditions de son village, va à l'école où on lui inculque la culture du colonisateur, est amoureux d'Ama et nage dans la rivière Offin avec son meilleur ami Ebo. Une nuit fatidique, l'impensable arrive et, en un éclair, le monde de Kofi bascule irrévocablement. Il sera obligé de regarder les gens qu'il aime souffrir et il lui faudra se battre pour sa vie. La suite de son histoire l'enverra dans un voyage bouleversant à travers la terre, la mer et loin de tout ce qu'il aime. Ce titre, La Porte du non-retour, qui est à la fois métaphorique et littéral, convient parfaitement pour cette fiction historique inspirée par des événements réels. L'histoire, incroyablement saisissante et poignante, aborde les thématiques de l'amour, de la perte et de la trahison. Il est difficile de rester de marbre. Enthousiasmant dans un premier temps, la seconde moitié du récit nous plonge dans les profondeurs du désespoir. L'auteur ne se contente pas d'accuser la Couronne de la traite des esclaves mais dénonce aussi les Africains qui ont honte de leurs traditions et veulent célébrer l'Europe (comme le professeur M. Fortuné Phillip) et les tribus ennemies qui capturent et vendent leur propre peuple . Chaque chapitre est composé de poèmes sans rimes à travers lesquels Kofi raconte son histoire. En utilisant la forme lyrique, l'auteur nous transporte. Les pages représentent de brèves rafales associées à des pauses bien nécessaires dans ce climat de tension. Différents dictons africains sont parsemés tout au long du récit, des symboles locaux sont utilisés pour marquer chaque chapitre et un glossaire sur le langage Twi est également présent. Une histoire percutante de laquelle on ressort chamboulé.