Celle qui fugue

Avec ce deuxième roman, Cécile Tlili se penche à nouveau sur la psyché d’une femme subissant son existence. Alice, quarantenaire, est quittée par son mari. Désemparée par cette décision, elle fuit, abandonnant sa fille, adolescente. Ce ne sont pas les raisons qui ont motivé cette rupture qui intéressent vraiment l'auteure mais la réaction d’Alice face à cette séparation qu'elle n'a pas vu arriver et qui lui est imposée. Elle cherche à décrire au plus près, à l'aide de phrases ciselées, les sensations de vide, d'hébétude, de solitude, de tristesse qui finissent par ébranler le corps. Ce tremblement de terre va néanmoins permettre sa rencontre avec Siham, jeune fille immigrée d'une vingtaine d'années dont la situation familiale est critique. Se tourner vers l'autre n’est-il finalement pas toujours le meilleur remède à nos peines ? Devenir un point d'ancrage pour ne pas soi-même partir à la dérive lorsque l’être le plus intime devient un étranger.