Littérature française

Sylvain Coher

Vaincre à Rome

photo libraire

Chronique de Léopoldine Raynal

()

Vaincre à Rome raconte l’histoire d’un jeune Éthiopien qui, en 1960, a gagné le marathon de Rome pieds nus. Que nous soyons en 1960, que la décolonisation de l’Afrique soit en train de s’étendre, que l’Éthiopie ait été colonisée par l’Italie, que ce jeune homme soit pieds nus, tout ceci n’a presque pas d’importance. C’est dit, parce que cela fait partie de « l’histoire vraie », mais ce n’est pas l’enjeu de ce texte. Sa grande force est d’être écrit et donc censé pouvoir être lu, à la même vitesse que court le marathonien. Le lecteur parcourt les mots et les pages en même temps que le coureur avale les kilomètres. Notre temps est similaire. Nous courons avec lui, avec ses pensées, ses préoccupations liées à la course, notre respiration se cale sur la sienne, ample et rapide. 160 pages qui ne disent rien d’autre que cette course, et, en n’en disant rien de plus, rendent un hommage des plus humbles à cet homme à haute valeur symbolique. Un véritable acte d’écriture !