Ce récit intime et juste dessine le passage de la jeunesse à la vie d’adulte dans un souffle. Le héros de ce roman en fera les frais en bravant ce que la vie lui réserve.

François est jeune, il quitte la vallée noire de sa Savoie natale pour travailler dans le nord de Fréjus. Il a été embauché pour participer à la construction du barrage de Malpasset qui alimentera en eau toute la région. Dans ce paysage rose de la fleur des pêchers et de la pierre locale, il découvre une vie d’adulte loin du confort maternel. À travers le regard de ceux qui l’entourent, il appréhende sa personnalité et son individualité. Dans ce milieu viril où les ouvriers ne fréquentent que des collègues, sa tendance à la contemplation le fait passer pour un original. Il essaye malgré tout de fixer son regard personnel sur les choses grâce à la photographie. Au détour d’une route de campagne, il découvre même l’amour, mais aussi les épreuves que la vie réserve parfois. Seulement, tout cela n’a plus d’importance lorsqu’il est appelé pour faire son service militaire en Algérie. Il se ferme au monde quand l’heure de la rêverie n’est plus et que la guerre est le seul mot directeur. Il devient alors un automate qui ne s’ouvre plus qu’en de rares occasions. Seul son retour dans le Var lui ramènera le goût de vivre, jusqu’à ce qu’une catastrophe emporte tout sur son passage, à nouveau.