Jeunesse Dès 14 ans

Guillaume Nail

Madou en 5 actes

illustration

Chronique de Justine Mecheta

Librairie Rêv'en Pages (Limoges)

« Quand ils occupent une place impaire, je crois que les gens sentent qu’il manque quelque chose. Inconsciemment. Laisser un pull, n’importe, ça complète. Un chiffre impair + autre chose, c’est presque un début de couple. »

Madeleine préfère qu’on l’appelle Madou. C’est une jeune fille que le quotidien étouffe. L’année dernière, elle a loupé son bac. Ses amis sont partis et on ne peut pas dire que ses résultats scolaires soient en progression. Ses parents, inquiets pour son avenir, le lui font savoir et deviennent trop encombrants à son goût. Pour couronner le tout, même son petit ami ne prend pas au sérieux ses envies d'ailleurs. Le seul répit de Madou, c'est son petit job d’ouvreuse au théâtre : lorsque le dernier spectateur est installé et que le rideau se lève, le cœur de Madou bat plus fort. Elle est envahie par des émotions qu’elle ne retrouve nulle part ailleurs. Après une énième dispute avec ses parents, Madou se réfugie au théâtre. Elle y rencontre Koffi, acteur dans la pièce qui se joue ce soir-là. S’ensuit une soirée un peu trop alcoolisée, avec toute la troupe de comédiens, lors de laquelle la jeune fille fait part de sa théorie sur les nombres impairs. De quoi éveiller la curiosité de Raff, le metteur en scène. Ce dernier lui propose d’écrire une pièce qu’il mettra en scène. Enfin, la vie de Madou semble devenir intéressante. Le lendemain, elle désobéit à ses parents et quitte son Cherbourg natal, direction Paris ! Mais entre rêve et désillusion la frontière est mince. D’aventures en mésaventures, Madou comprendra qu’il est important de croire en soi, en ses aspirations et de se donner les moyens de les réaliser. La plume incisive et contemporaine de Guillaume Nail retranscrit à merveille les tourments de l’adolescence. Il donne de la profondeur aux personnages et aux situations : c’est un roman qui sonne juste. Une lecture qui donne envie se replonger dans les classiques d’Annie Ernaux, de Marguerite Duras, du théâtre et, bien sûr, d’assister à des levers de rideau !