Littérature étrangère

Emma Chapman

L’Épouse modèle

illustration
photo libraire

Chronique de Lucie Sawina

()

Il y a des livres dont on sait qu’ils nous poursuivront un bout de temps après avoir les avoir refermés. Le premier roman d’Emma Chapman, L’Épouse modèle, est l’un de ceux-là.

Dès les premières phrases, on sent un malaise, une ambiguïté qui va se faire de plus en plus insistante au fil des pages. Le roman est écrit à la première personne, par Marta. Le jour de son mariage avec Hector, professeur d’université plus âgé qu’elle, sa belle-mère lui offre le livre qui régentera sa vie à chaque instant. Ce livre, L’Épouse modèle, répertorie chacun des principes censés organiser le quotidien d’une maîtresse de maison exemplaire et faire de son mari un homme comblé. Mais ce vernis impeccable va vite s’effriter. Plus on s’enfonce dans le roman, plus on découvre que la vie de Marta est loin d’être parfaite et que ce mari aimant est bien moins protecteur qu’il en a l’air. Des bribes de la vie de Marta se dévoilent progressivement, qui révèlent une personnalité trouble, à l’équilibre psychique incertain… Pourquoi prend-elle ces pilules ? Ces personnes qu’elle affirme avoir vues sont-elles réelles ? Marta n’a-t-elle pas trop d’imagination, comme le dit souvent Hector ? Marta n’est-elle tout simplement pas folle ? Le roman, construit comme un thriller, se présente comme une longue descente aux enfers, au cœur d’un mariage où règne suspicion et non-dits. Un premier roman qui fait froid dans le dos, mais qui vous happe dès la première page pour ne plus vous lâcher.